mercredi 15 avril 2015

BIOSÉCURITÉ: ALERTE ROUGE!



La détection par l’USDA, en décembre dernier, de cas de grippe aviaire au sein d’un élevage domestique du nord-ouest des États-Unis a eu des effets immédiats sur toute l’industrie. La Chine, client important, a aussitôt imposé une interdiction d’importation complète de tous les produits de volaille et œufs de l’ensemble du territoire américain, et ce bien qu’aucun élevage commercial n’ait été affecté.

Une trentaine d’autres pays ont emboîté le pas et annoncé des restrictions complètes ou partielles. Puis, en mars, de nouveaux cas de grippe aviaire ont été détectés chez des éleveurs de dindons à forfait pour Butterball, propriété de Seaboard Corp.et Goldsboro Milling Co.. Des dizaines de milliers d’animaux sur des sites de production en Arkansas et au Missouri ont été euthanasiés engendrant des coûts importants pour les producteurs. Finalement, ces derniers jours l’USDA a confirmé qu’une neuvième ferme d’élevage de dindon du Minnesota est aux prises avec le virus. Parmi ces fermes, celles d’Hormel Foods Inc. comptant 310 000 dindons sont affectées. Ces animaux, de même que ceux des fermes voisines, seront tous abattus.

Au Canada, des cas ont été relevés en Ontario dans des élevages de dindons. Taïwan et le Japon ont réagi en imposant des restrictions sur les importations de produits de volaille de l’Ontario. Paul Mayers, vice-président de l’Agence canadienne d’inspection des aliments, a aussitôt lancé un message clair à tous les producteurs du pays à savoir qu’ils doivent renforcer leurs mesures de biosécurité.



Ces évènements mettent en relief la nécessité d’adopter les mesures de biosécurité strictes et permanentes. En plus des mesures telles que, tous les animaux entrent et sortent ensemble et le lavage des installations et du matériel de transport, les contrôles d’accès du personnel aux différents sites est primordial. Le coût de ces technologies est négligeable comparativement aux pertes potentielles liées à une infection.

lundi 13 avril 2015

ALERTE AU H5N2


Le 8 avril dernier, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) confirmait des cas de grippe aviaire sur une ferme d’élevage de dindes au sud-ouest de l’Ontario. Pas moins de 44,000 oiseaux sont morts ou ont été euthanasiés et neuf fermes ont été placées en quarantaine.

Le sud-ouest ontarien se trouve sur la voie migratoire des oiseaux sauvages provenant du Mississipi.

En moins d’une semaine, le nombre de fermes soumis à la quarantaine est passé à 29 dans un rayon de 10 kilomètres de la ferme infectée du comté d’Oxford. Il faut toutefois préciser qu’aucune trace du virus n’a été retrouvée dans les fermes soumises à la quarantaine.

C’est la première fois que le virus fait une percée aussi loin à l’est du continent. On se souviendra qu’une éclosion de grippe aviaire avait frappé la Colombie-Britannique et les États-Unis à la fin de l’an dernier. À ce jour, une quinzaine de pays, dont les États-Unis, ont décrété un embargo sur l’importation de produits de volaille canadienne ou ontarienne. 



L'influenza aviaire ne pose aucun risque pour la salubrité des aliments lorsque la volaille et ses produits sont bien manipulés et cuits. Le virus affecte rarement les humains qui n'ont pas de contacts répétés avec des oiseaux infectés.

samedi 11 avril 2015

LA LUTTE AU DÉGOÛT


Si on vous demandait de manger du porc, du poulet ou du poisson nourri avec des larves d’insectes, feriez-vous miam ou yark?

 

L’an dernier, un sondage mené par le groupe PROteINSECT sur le niveau d'acceptation des consommateurs européens sur l'alimentation animale s’est avéré plus encourageant que prévu. Plus de 70 % des répondants ont affirmé qu’ils n’y verraient pas d’inconvénient.

La question est loin d’être anodine. Pour nourrir le bétail, plus de 40 millions de tonnes de protéines céréalières comme le soya sont importées chaque année en Europe et cette demande pourrait augmenter de 20 % au cours de la prochaine décennie. Confrontée à ce déficit protéinique, l’Union européenne cherche à remplacer ces importations par une ressource élevée localement.

Verra-t-on bientôt des usines à larves d’insectes bourdonner dans le décor? Pas avant que des recherches soient menées sur la qualité et la sécurité alimentaire de ces protéines. En ce qui concerne le bien-être de ces milliards de bestioles d’élevage, il faudra aussi montrer patte blanche.

LA FIN DES DENTS?

«Les dents qui veulent grignoter longtemps doivent éviter les os», dit le proverbe birman. Les chercheurs de l’Université Carlos III de Madrid s’en sont peut-être inspiré pour mettre au point un système de transmission dont les dents de l’engrenage ont été remplacées par des aimants.

 
Grâce à ce mécanisme de lévitation magnétique, fini les roues dentées. La transmission se produit sans aucun contact entre les pièces. Même l’arbre d’entrée et de sortie flottent sans jamais se toucher. Une première, semblerait-il.


Cette technologie élimine le phénomène d’usure et prolonge de beaucoup la durée de vie des pièces qui n’ont plus besoin de lubrifiants. Pour ne rien gâcher, l’invention a permis d’obtenir une diminution du bruit et des vibrations. 

Au départ, le projet MAGDRIVE avait été conçu pour une utilisation dans l’espace à des températures aussi inhospitalières que -210°C, mais ses inventeurs sont parvenus à lui trouver une utilité sur terre. Le secteur agricole pourrait bien en profiter bientôt… même par -40°C!

BYE! BYE! POLLUTION



Ici comme ailleurs, la lutte contre le réchauffement climatique force l’ensemble des organisations à se creuser les méninges pour trouver des façons efficaces de réduire les émissions des gaz à effet de serre (GES).

 
En 2011, le secteur agricole était responsable de 10 % des émissions de GES en Europe. La Commission européenne a donc tenté d’identifier des solutions sur la base de scénarios de réductions imposées de GES de l’ordre de 19 % ou 28 % d’ici 2030.

Le rapport que vient de produire la Commission préconise, bien sûr, de tabler sur des technologies tels la méthanisation, les inhibiteurs de nitrification, une meilleure planification des apports d'engrais, l'agriculture de précision ou encore l'adaptation de l'alimentation animale. Hélas!, aussi prometteuses qu’elles soient, toutes ces techniques industrielles sont loin de permettre d’atteindre la réduction des GES du scénario le moins contraignant.

Pour obtenir une baisse de 19 % des GES, on apprend que les agriculteurs des vieux pays devraient n’envisager rien de moins qu'une diminution de 31 % des troupeaux de bovins destinés à la production de viande et de 3 % des hectares cultivés en céréales.


Mais, environnement parlant, est-ce une solution efficace? Une telle diminution de la production créerait vraisemblablement une pénurie au niveau de la consommation. Une pénurie qui ne pourrait être palliée que par des importations. En fin de compte, on ne serait parvenus qu'à déplacer les GES ailleurs sur le globe.

Pour juguler les GES, on pourrait s'inspirer de l'opération Earth Hour, initiée par l'Organisation mondiale de protection de la nature. Allez ! À trois, tout le monde, on arrête de respirer pendant... une heure. Fini la pollution ! Et pour de bon.

vendredi 10 avril 2015

LE LABOLAIT

Fin mars, des experts mondiaux de l’alimentation se sont réunis à Chypre afin d’échanger sur le développement de l’industrie du lait des petits ruminants. Le directeur général de la Fédération laitière internationale (IDF) y a répété son soutien indéfectible à la croissance que connaît ce secteur dans le monde. 

Chèvres et brebis en viendront-elles concurrencer nos vaches laitières? Le précieux nectar des petits ruminants étant considéré comme le « lait des pauvres » par la FAO, nos producteurs auraient peu à craindre de leurs petits cousins.

Mais attention! La menace n’a peut-être pas quatre pattes. M. Tony Seba, conférencier et entrepreneur basé aux États-Unis, prévoit des perturbations majeures dans la plupart des grandes industries, mais celle du lait pourrait être la première affectée par l'arrivée du...  lait de laboratoire! La seule question qui demeure est le temps qu'il faudra pour que les produits artificiels deviennent économiquement viables.


Si un hamburger conçu en laboratoire à partir de cellules souches coûtait récemment quelque 200 000$, M. Seba prédit une baisse substantielle du prix dans les années à venir. Déjà, le think tank Mr Mondialisation rapporte que le coût de ce «Frankenburger» serait aujourd'hui tombé à environ 13 dollars.

M. Seba affirme que le même phénomène se produira pour le lait produit en laboratoire. Ce lait artificiel aurait l’avantage d'être exempt de bactéries, n’accaparerait que très peu de terres. En prime, il serait bien moins cher à produire.

Lire l'article dans le webzine néozélandais NZ Farmer.

jeudi 9 avril 2015

COOL, LE POULET!


La science fait (presque!) des miracles. Nous voulions des poulets de chair à croissance rapide et aux rendements élevés? Pas de problème! Les scientifiques nous ont arrangé ça en travaillant sur la sélection générique des volatiles. 

Évidemment, rien n’est parfait en cette basse-cour. On s’est aperçu que ces nouvelles lignées de poulets charnus avaient un point faible. Elles résistent moins bien aux stress thermiques, ce qui a entraîné de fortes pertes dans les élevages avicoles. 




Pour remédier à ce nouveau problème, des chercheurs de l'Institut national de la recherche agronomique (Inra) ont participé au développement d’une technique dite d’acclimatation embryonnaire à la chaleur. 

En travaillant sur certains gènes, ils ont pu obtenir des poussins dont la température corporelle est moins élevée de 0.4 °C. C'est négligeable, pensez-vous? Et si on vous disait que la mortalité chez des poulets mâles soumis à une température de 35 °C pendant cinq heures avait diminué de 50 %? Tout ça, sans impact sur l’éclosabilité et les performances de croissance des animaux. Cool! 
Lire l'article publié par l'Inra.