mercredi 13 janvier 2016

LA DIÈTE PAYANTE



Chaque année, les producteurs laitiers du Michigan dépensent plus de 730 millions USD, soit environ 5 $ par jour par vache, pour bien nourrir leurs troupeaux et s’assurer de produire suffisamment de lait pour répondre à la demande.

Dans le but de réduire ces coûts, les chercheurs du centre AgBioResearch du Michigan State University (MSU) se penchent sur l’identification des marqueurs génétiques qui peuvent avoir un impact sur l'efficacité alimentaire des vaches. Ils se concentrent en même temps sur la recherche dans le domaine de la science de la nutrition afin d’obtenir des vaches qui nécessiteront moins de nourriture pour produire le même volume de lait. En ce moment, les scientifiques du MSU achèvent d’identifier les marqueurs génétiques qui ont une influence sur l'efficacité de l'alimentation.




La collecte de données d'alimentation sur 7000 vaches a permis à l'équipe d’identifier les animaux qui mangeaient moins que prévu sur la base de leur production. À ce jour, l’information génétique de 5 000 vaches a été analysée et les données de consommation d'aliments d’un millier de vaches ont également été collectées.

Les résultats de ces efforts permettront de réduire les coûts d'alimentation sans que la production de lait en soit affectée. Une équipe australienne qui a réalisé un projet similaire a estimé qu'il est raisonnable d'espérer une réduction des coûts d’alimentation des vaches d’environ 50 cents par vache et par jour, soit 10 %. D’ici deux ans, les éleveurs pourront bénéficier de cet outil supplémentaire pour sélectionner des taureaux qui leur permettront de maximiser leurs rendements.



Source: Michigan State University Extension

mardi 12 janvier 2016

L'IMPACT DES GROS JOUEURS



Le 11 décembre dernier Dow Chemical co. (Dow) et E.I. DuPont de Nemours & Co. (DuPont) ont annoncé qu'ils  fusionnaient pour créer DowDuPont, un géant de 130 milliards de capitalisations boursières. Le plus important fabricant de semences et de pesticides au monde vient de naître.

Cette fusion résulte des pressions du marché à la suite de la baisse des prix des grains des trois dernières années. Le groupe de compagnies qui contrôle le marché des pesticides et des semences (appelé le Groupe des six) est composé de Dow, DuPont, Monsanto, Syngenta, Bayer et BASF.
 

Confronté à ces conditions de marché difficiles, le Groupe des six cherche à s’unir, d’où la fusion de Dow avec DuPont.

De son côté, à l’été 2015, Monsanto a fait une offre de 46 milliards USD au géant Suisse Syngenta qui l'a rejetée. Cependant, les deux entreprises mentionnent que le canal de communication est toujours ouvert.

À la suite de la fusion de Dow et DuPont, l'entreprise donnera naissance à trois sociétés distinctes : le secteur Agriculture (19 milliards USD de ventes), le secteur Science des matériaux (51 milliards USD) et le secteur Produits spécialisés (13 milliards USD )

À l’échelle mondiale, l’unité Agriculture contrôlera 41% du marché des semences de maïs, 38% du marché des semences de soya et 17% du marché des produits de protection des récoltes. 


Avec de telles parts de marché et les consolidations à venir dans le secteur, le prix des intrants pour les producteurs de maïs et de soya ne fera qu’augmenter. Ces augmentations de coûts de production se refléteront sur le prix des grains principaux intrants et coûts dans la production animale.

En plus de la hausse des coûts pour les producteurs de grains, plusieurs pensent que le marché du grain a atteint un plancher et que les prix vont nécessairement augmenter, principalement en raison de la croissance de la population mondiale et de la demande accrue en découlant.

Pour les producteurs de porcs et de volailles, cela signifie qu’ils doivent se préparer à faire face à des hausses de prix. La meilleure façon de le faire est de se doter de systèmes d’informations permettant l’analyse et le contrôle de l’ensemble des coûts de production.

À cet égard, par le biais d’une de ses divisions, le géant Alphabet inc. (anciennement Google) a investi dans des entreprises liées au domaine agroalimentaire, telle Blue RiverTechnology, de Sunnyvale, en Californie. Blue River a développé un robot permettant l’analyse individuelle des plants et l’application, au besoin, de fertilisants et de pesticides.
En plus d'une analyse individuelle des plants, le robot de Blue River Technology peut différencier les mauvaises herbes, puis les éliminer par une injection de pesticide.

L’intérêt de ces grands joueurs de l’information dans l’agriculture démontre le stade précoce des technologies dans ce secteur et des opportunités qui s’y trouvent. La guerre de l’information dans le secteur agricole est donc bien enclenchée et si le passé est garant de l’avenir, la transformation risque d’être rapide.

Ceux qui ne sauront s'adapter à ce changement disparaîtront tout comme les nombreux détaillants qui, ces dernières années, n’ont pas su tirer profit des ventes en ligne.

ENCORE D'LA VIANDE, M'MAN!


On entend de plus en plus souvent dire qu’il faut 10 000 litres d’eau pour produire un kilo de viande ou un litre de lait. À la dernière conférence sur les changements climatiques des Nations Unies, même Arnold Schwarzenegger prêchait pour un régime végétarien afin de sauver la planète. 

Or voici qu’une nouvelle étude menée à l'Université Carnegie Mellon (Pittsburgh, Pennsylvanie) vient jeter un pavé dans la salade. «La laitue que l’on mange, déclare Paul Fischbeck, professeur de sciences sociales, d'ingénierie et de politique publique, émet trois fois plus de gaz à effet de serre que le bacon.» Il soutient même que les aubergines, le céleri et les concombres sont écologiquement plus nocifs que la viande de porc ou de poulet. 

Au niveau environnemental, des légumes comme l'aubergine seraient plus néfastes que la viande de porc ou de poulet.

En examinant, entre autres, les procédés de culture, de transformation et de transport des aliments sous l’angle des ressources utilisées, les chercheurs ont conclu que la consommation d’aliments plus sains tels un mélange de fruits, légumes, produits laitiers et fruits de mer augmentait l'impact environnemental. On parle d'une hausse de 38 % en besoins énergétiques, de 10 % de consommation d'eau et de 6 % d’émissions de GES.

Par ailleurs, le nouveau guide alimentaire américain n’a pas banni les viandes maigres, les œufs et les produits laitiers de sa nouvelle version. Cela ne plaît pas à tous les intervenants du domaine de la santé. C’est, entre autres, le cas de l’American Cancer Society — Cancer Action Network qui se dit déçue que le guide ne recommande pas de limiter la consommation des viandes rouges et transformées.

lundi 11 janvier 2016

À BAS LE LAIT CHAUD!


Adventiel, une entreprise française qui offre des solutions numériques dédiées à l’agriculture, teste en ce moment un réservoir à lait connecté qu’elle a baptisé Octopus.


 
Le système dispose d'un capteur de température positionné dans le réservoir qui envoie des données de température toutes les secondes à un boîtier intelligent. Ce dernier contrôle et analyse la courbe de refroidissement du lait. Si la température devait ne pas descendre suffisamment, une alerte est alors transmise à l’éleveur sur son téléphone intelligent. En même temps, un technicien muni d'une montre connectée peut alors intervenir rapidement pour régler le problème.


Mais l’entreprise bretonne ne se limite pas à surveiller des citernes de lait. Son département Recherche et Développement a également créé des prototypes d’applications mobiles sur lunettes connectées.


Ces lunettes permettent d’utiliser les applications, consulter des instructions, des références, ou saisir des données liées à leur travail, peu importe qu’ils aient les mains mouillées, sales, gantées ou occupées à examiner un animal. La reconnaissance vocale permet de contrôler les applications et de saisir des données, puis de les transmettre au serveur en 3G.

LA TRACTION ANIMALE


Dès mars 2016, près du tiers de la flotte d’autobus de la ville de Londres roulera grâce à un carburant composé d’un mélange de diesel et de biodiesel renouvelable. Plutôt que d'être obtenu à partir de la matière première des cultures, ce biodiesel est fabriqué à partir d'huile de cuisson et de suif provenant du commerce de transformation de la viande. Il a l'avantage de produire 10 % moins d'émissions de carbone qu'un autobus fonctionnant au diesel ordinaire.



Ces quelque 3 000 véhicules permettront de réduire de 21 000 tonnes d’émissions de CO2 dans l’air de la capitale anglaise. Voici donc un débouché supplémentaire aux déchets d’abattoirs et d’usine de transformation alimentaire.

Pendant ce temps-là, à l’autre bout de la terre, grâce à l’analyse de nouvelles données, des chercheurs australiens viennent de réaliser que les émissions de méthane provenant de bovins du pays sont de 24 pour cent inférieures à celles estimées précédemment, soit une baisse équivalente à 12,6 millions de tonnes de dioxyde de carbone par an. Que voilà une bouffée d’air frais !

dimanche 10 janvier 2016

LES DÉCHETS ÉCOLO



Après l’épidémie de fièvre aphteuse qui a frappé l’Europe, en 2001, les déchets alimentaires ont été bannis pour l’alimentation des porcs. Or, une étude menée par des chercheurs du département de zoologie de l’Université de Cambridge a démontré qu’en se servant d’une technologie de traitement thermique utilisé en Asie de l'Est, les eaux grasses pourraient être transformées en toute sécurité pour nourrir les porcs. Mieux! Cela permettrait de diminuer de 20 % les terres cultivées pour produire la nourriture de ces animaux, sans que la qualité des porcs ou les profits en pâtissent.



En Europe, cette façon de nourrir les porcs libérerait environ 1,8 million d'hectares de terres céréalières. Quand on sait que la demande de viande et de produits laitiers devrait augmenter de 60 % d'ici 2050, que l'élevage occupe environ 75 % des terres agricoles, consomme 35 % des céréales du monde et produit 14,5 % des émissions de gaz à effet de serre, il y a un besoin pressant de réduire l'empreinte de l'élevage.

Depuis une vingtaine d’années, certains pays d'Asie de l'Est ont introduit un système centralisé et sécuritaire de recyclage des déchets alimentaires pour l'alimentation animale. Ces déchets biodégradables proviennent de la préparation des aliments ou des restes récupérés dans le milieu de la restauration et des produits déclassés, secs ou semi-secs des industries agroalimentaires. Bien que ce mode de production soit à faible coût et à faible impact, l'adoption généralisée exigerait des changements politiques importants de la part de l'industrie du porc, un solide soutien politique afin de combattre et dissiper les préoccupations des consommateurs à propos de la sécurité alimentaire et du contrôle des maladies.