vendredi 15 mai 2015

LE RADIS DES VILLES

Chaque année, près de 1,3 milliards de tonnes d’aliments sont gaspillés, sans parler du coût énergétique exigé pour la production et le transport des denrées à travers le monde. Nous serons donc forcés d'imaginer des styles de vie durables et avoir recours à des technologies de pointe pour trouver un équilibre entre la disponibilité  et la consommation des ressources.


Deux tours résidentielles de 80 et 112 mètres s’élèvent aujourd’hui dans le ciel de Milan comme deux poumons urbains. Cette première forêt verticale compte déjà 900 arbres, 11 000 plantes couvre-sol et  5 000 arbustes.

Jusqu'au 31 octobre prochain, l'Exposition universelle de Milan bat son plein sur le thème Nourrir la Planète, Énergie pour la Vie. L'évènement se veut une occasion pour réfléchir et chercher des solutions aux contradictions de notre monde.


À Montréal, là où on se serait le moins attendu à la viabilité d'une culture intensive d'aliments, des initiatives écologiques ont le vent dans les voiles.  

Outre Agriculture Urbaine Montréal qui a contribué à faire fructifier 128 hectares au cœur de la ville, les Fermes Lufa ont fait figure de pionniers mondiaux en poussant l'audace jusqu'à jucher deux serres commerciales (75 000 pieds carrés) sur les toits de deux immeubles à Laval et Ahuntsic. Mine de rien, c'est  200 tonnes de nourritures qui poussent sur le macadam dans des conditions de conservations des ressources efficaces et durables.

L'AGROBOT DÉBARQUE SUR TERRE


Depuis l’adoption du projet de loi mammouth C-38, les producteurs maraîchers sont sur les dents. Déjà aux prises avec une pénurie de main-d’œuvre locale, ils s’inquiètent de l’impact de cette loi sur le recrutement de travailleurs étrangers saisonniers.

La pénibilité du travail dans ce secteur n’aide en rien les producteurs de fraises, par exemple, dont une partie des fruits pourrissent dans les champs, faute de bras.


Le problème ne se résoudra pas d'un coup de baguette magique, mais par des des bras robotisés. La technologie est à nos portes. 


Une moissonneuse à 14 bras articulés a récemment cueilli ses premiers casseaux de fraises en Californie. Le tracteur de haute technologie numérise par balayage les fruits, sélectionne une par une celles qui sont mûres, puis les récolte tout en douceur, avant des les déposer sur la courroie du convoyeur. Bien assis, l’opérateur n’a plus qu’à les placer dans les contenants destinés aux consommateurs. Les fraises encore vertes seront boudées par la machine qui reviendra les ramasser lorsqu'elles seront bien juteuses. Grâce à ce système, l’opérateur remplace des douzaines de cueilleurs, sans s’éreinter.




L’entrepreneur espagnol qui travaillé dix ans sur cette machine planche maintenant sur un appareil muni d’encore plus de bras robotisés. Il estime que d’ici cinq ans, sa créature aura résolu de 60 à 80 % des problèmes liés à la cueillette. Parions que le sourire reviendra sur bien des fraises.

jeudi 14 mai 2015

LA MOISSON VENUE DU CIEL


Du haut de nos deux pattes, il n’est pas toujours évident de jauger l’état des sols et les besoins des cultures. Pour détecter la teneur en chlorophylle, la hauteur des plantes, la biomasse présente sur ses terres, la quantité d’azote, d’engrais et de produits phytosanitaires à épandre, il faut un peu de recul. Que diriez-vous de 800 km d’altitude?

Par-delà l’atmosphère, les satellites de la Airbus Defence and Space, une division de l'avionneur Airbus, mitraillent la Terre avec leurs caméras à rayons infrarouges. 

Les données satellitaires permettent d'obtenir des informations détaillées sur la parcelle de terre et la santé des cultures.

Grâce à cette récolte de données, la firme Farmstar Expert surveille les parcelles d’un bon nombre de fermiers français

sur toute la durée du cycle de leurs cultures et leur permet d'économiser des intrants et accroître leurs rendements. Il suffit d'un GPS sur son tracteur pour pouvoir exploiter directement les informations recueillies. 

L'agriculture deviendra-t-elle un jour un jeu d'enfant? On peut toujours espérer un cadeau du ciel!

LA PRESSION DU CONSOMMATEUR


Pour faire suite à la décision de McDonald’s USA de s’approvisionner seulement en poulets élevés sans antibiotiques, en mars dernier, les deux plus gros producteurs américains TysonFoods et Pilgrim’sPride cèdent à la pression des consommateurs et annoncent qu’ils élimineraient graduellement l’usage des antibiotiques dans leur production de volaille. Tyson prévoit l’élimination complète d’ici la fin de 2017 et Pilgrim’sPride dans 25 % de sa production d’ici 2019.




En plus des pressions exercées par les consommateurs sur les grandes chaînes de restauration, des groupes de défense et promotion de la santé dans les écoles ont développé un standard de production qui limite l’usage d’antibiotiques au contrôle des maladies. SchoolFood FOCUS et le Pew Charitable Trusts ont développé ce standard dans le cadre du National Procurement Initiative, un groupe de 15 districts scolaire représentant 2,3 millions d’étudiants achetant annuellement pour 36 M$ de poulet.

Leur objectif est de s’approvisionner en nourriture considérée meilleure pour la santé et produite selon des méthodes soutenables. L’USDA est chargé de s’assurer du respect de ce nouveau standard par les producteurs qui choisissent d’y adhérer. L’USDA a déjà certifié le complexe de Tyson à New Holland, en Pennsylvanie. Un autre producteur du Nebraska, Tecumseh Poultry LLC a entrepris des démarches pour faire certifier certaines de ses installations conformes au nouveau standard.

Ce nouveau standard de production, la décision de McDonald’s, les récents cas de grippe aviaire sont tous des éléments qui amènent les producteurs de volaille à s’adapter, à changer leur façon de faire et, plus particulièrement, à être capable de répondre rapidement à ces changements. Le meilleur moyen pour y arriver réside dans l’adoption des technologies de pointe de monitorage de la production. En effet, lorsqu’un animal démontre des symptômes de maladie et qu’il est repéré grâce à ces technologies, il peut être retiré du troupeau et soigné pour éviter la propagation aux autres animaux.

LA MENACE DES MICROTOXINES


Le bétail en Amérique du Nord et dans le sud de l’Europe est aux prises avec une très grave menace de contamination par des microtoxines. L’Amérique du Sud, de même que l’Asie et le reste de l’Europe ne sont pas épargnées. Si bien que 80 % des régions productrices de bétail dans le monde sont touchées.

Ces toxines élaborées par diverses espèces de champignons microscopiques contaminent, entre autres, les grains de blé, d'orge, d'avoine ou de maïs utilisés pour nourrir le bétail. Leur concentration est suffisante pour affecter la santé des animaux.

C'est en Amérique du Nord que l'on retrouve la plus haute concentration de fumonisine et de zéaralénone, deux microtoxines néfastes pour les animaux.

Selon l'enquête annuelle réalisée par Biomin Mycotoxin, une entreprise qui œuvre dans les domaines de la nutrition et de la santé des animaux, la concentration d'aflatoxines a doublé entre 2013 et 2014. Au cours de la même période, les taux de zéaralénone, de déoxynivalénol, d'ochratoxines, de fumonisines et de la toxine T2 ont presque doublé. Pas moins de 79% des échantillons analysés en Amérique du Nord présentaient une contamination par des microtoxines.