mercredi 16 décembre 2015

LE VÊLAGE PROGRAMMÉ

Si la saison de vêlage des vaches s’échelonne sur 63 jours, de nouvelles études américaines révèlent que les producteurs ont tout intérêt à ce que leurs animaux mettent bas au cours du premier tiers de cette saison.
Non seulement les veaux qui naissent plus tôt seront plus lourds au moment du sevrage, mais les génisses pourront atteindre la puberté plus tôt et commencer à se reproduire plus rapidement. De plus, les génisses ayant vêlé pour leur première fois dans la première période de 21 jours ont une espérance de vie de 8,2 ans au sein du troupeau contre 7,6 et 7,2 ans pour les génisses ayant vêlé dans la deuxième ou la troisième période de 21 jours.





Les chercheurs ont également montré que les génisses ayant mis bas dans les 21 premiers jours ont tendance à se maintenir dans ce premier groupe de vêlage au cours de leurs six premières grossesses. Au fil de ces grossesses ultérieures, leurs rejetons seront généralement plus lourds à la fin de leur sevrage. Il s’agit d’un avantage non négligeable pour les producteurs qui n’ont qu’à veiller à ce que la génisse mette bas dans les 21 premiers jours lors de son premier vêlage.


Source: The Western Producer

mardi 15 décembre 2015

LE SAVANT DOSAGE


Dans un marché mondial extrêmement compétitif, quel éleveur de porcs n’aspire pas à améliorer la santé financière et la rentabilité de son entreprise? Prodiguer les meilleurs soins possible à ses animaux, les maintenir dans un environnement exempt de maladie et leur fournir la nourriture la plus complète qui soit constituent évidemment la base du succès.

Il se peut, cependant, que pour optimiser sa production, il lui faille aussi recourir aux avancées génétiques. Au cours des dernières décennies, par exemple, la sélection génétique pour améliorer la fécondité des truies a fait des progrès significatifs.

Par exemple, la firme Genesus, leader mondial de production de porcs issus de troupeaux de race pure, est parvenue à obtenir des productions de plus de 25 porcelets sevrés par truie et par année.

Bien sûr, il ne suffisait pas à l’entreprise manitobaine de trouver une façon d’obtenir des portées plus nombreuses. Il fallait que cette augmentation du nombre de porcelets n’ait pas d’effets néfastes sur la truie lors de l’allaitement. Il importait aussi de s’assurer que le taux de survie et le poids des nouveau-nés soient optimums, car des études ont montré que les porcelets de faible poids à la naissance développaient plus de gras corporel, ce qui représente une perte économique pour le producteur. Lire l'article publié sur le site The Pig Site.


L'INFORMATION, CLÉ DU SUCCÈS

En marge du Pork Show tenu à Québec les 7 et 8 décembre dernier est ressorti un élément central, l’information. Bien que ce ne soit pas nouveau, ce qui frappe c’est l’accent qui est mis par tous les conférenciers et acteurs du domaine sur l’importance grandissante de l’accès à une information fiable et précise en tout temps. Que ce soit au niveau des données de production animale, des prix du grain ou encore des tendances de consommation, elle est vitale pour la survie des entreprises dans le contexte d’aujourd’hui.



Nous avons qu’à penser aux récentes décisions de certaines de restauration de ne plus s’approvisionner en viandes provenant d’animaux ayant reçu des antibiotiques. Même si cette pratique est nouvelle et que pour l’instant elle n’a qu’un impact limité sur les producteurs du Québec, à moyen terme elle va se répandre. Les producteurs qui n’entreprennent pas les démarches dès maintenant auront de la difficulté à s’y adapter au moment où cette pratique deviendra la norme. Il sera peut-être même trop tard.

Le conférencier Alexandre Tellier de la firme Imarklab a expliqué comment le commerce de détail a dû s’adapter aux ventes en ligne. Il a cité des exemples d’entreprises qui n’ont pas su le faire. L’industrie du taxi avec Uber, les détaillants tels Jacob, Eatons, Future Shop sous la pression d’Amazon et d’Ebay. Bien qu’il puisse s’agir d’un parallèle lointain avec l’élevage animalier pour le moment, nul ne peut ignorer la vitesse de transmission de l’information et l’impact sur les affaires. Avec ses exemples, nous pouvons très bien nous projeter dans 5 ou 10 ans où un consommateur pourra commander son épicerie en ligne, la faire livrer à la maison, lire le code à barre de ses produits et pour la viande, en connaître l’origine (antibiotiques utilisés, conditions d’élevage, nourriture et valeur nutritive). Un producteur qui ne sera pas en mesure de fournir toutes ces informations sera désavantagé par rapport à son concurrent.

Un autre conférencier, Robert Desrosiers vétérinaire pour la firme Boehringer Ingelheim Canada ltée nous a entretenus des maladies émergentes chez les porcs. Des affections qui pèsent comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Il a parlé de divers types de maladies et de leurs canaux de transmissions, par contact direct et voies aériennes, entre autres. Il a présenté une carte de la Rive-Sud du Saint-Laurent comportant de multiples sites d’élevages à des distances de quelques kilomètres. Il a indiqué que cette méthode comportait des avantages, mais ne prévenait pas nécessairement la contagion d’animaux.



Il est crucial dans ce type d’élevage d’avoir des systèmes de contrôle permettant une détection rapide des symptômes chez les animaux malades.

À l’opposé de ce type d’élevage, il a cité une exploitation expérimentale à Ploufragan, en Bretagne, l’endroit où l’on retrouve le plus grand nombre d’éleveurs porcins. Cette ferme établie en 1979 compte 25 truies. Après 36 ans d'opération, il n’y a eu aucune mortalité et les animaux ont  testé négatifs à presque tous les pathogènes porcins. Cette installation n’utilise aucun antibiotique et emploi des filtres HEPA.

Voilà une démonstration de l’application de la technologie à un des défis majeurs de l’industrie, soit le contrôle des maladies. À titre d’exemple, il a mentionné qu’au Québec, le seul coût du syndrome reproducteur et respiratoire porcin (SRRP) se chiffre à 40-50$ millions par an et à 564$ millions aux États-Unis.



Il conclut en disant que l’industrie doit travailler collectivement pour réduire les risques de contagion et investir dans les systèmes d’information permettant de contrôler l’accès aux bâtiments aux personnes autorisées et recueillir l’information pour agir dès les premiers symptômes de maladies.

lundi 14 décembre 2015

LES VIRUS FANTÔMES


Il y a de ces virus qui, même s’ils sont silencieux, peuvent faire très mal. Tant à la santé des animaux qu’à celle du portefeuille du producteur laitier.

Une étude réalisée en Angleterre par la firme RAFT Solutions 
a comparé sur une période de deux ans la production de lait de vaches diagnostiquées porteuses de la rhinotrachéite infectieuse bovine à celles qui étaient asymptomatiques.

Les résultats de l’étude ont démontré que peu importe si les animaux exposés au virus présentent ou non les symptômes de la maladie, leur production de lait affiche une baisse de 2,6 litres par jour durant toute la lactation. Au prix du lait, la perte annuelle a été évaluée à 416 $ CAN (£200) par vache, soit environ deux fois le coût médian de tous les intrants vétérinaires et de la médecine.






Le producteur de la ferme sélectionnée pour l'étude maintenait de bonnes mesures de biosécurité et des pratiques sanitaires adéquates. Et comme les tests sanguins et les échantillons de lait analysés ne présentaient pas de traces de la maladie, le troupeau n’a pas été vacciné. Ce n’est qu’après que trois vaches eurent avorté que les soupçons de la présence de la rhinotrachéite infectieuse bovine ont été soulevés.

Les enquêtes ont révélé que le virus avait affecté 70 % des vaches du troupeau. Cela a amené les chercheurs à recommander une surveillance accrue des maladies infectieuses qui, même si elles ne sont pas apparentes, peuvent entraîner des pertes importantes.

Source : Farmers Weekly

LES POULES POPEYE


En 2012, pour le bien-être de la volaille, l’Union européenne a banni les cages individuelles pour l’élevage des poules. Mais l’hébergement en groupe qui offre plus de liberté de mouvement ne compte pas que des avantages. Les contacts entre les gallinacés peuvent engendrer un plus grand nombre d’infections.







Afin de prévenir ou traiter ces maladies contagieuses, des chercheurs de l’université Wageningen (Pays-Bas) se sont intéressés à l'élevage sélectif de poules pondeuses dont le niveau d’anticorps naturels, plus élevé que la moyenne, rendrait plus robustes. À leur grande surprise, il existerait un lien entre la couleur des œufs et une meilleure résistance à la maladie. 




En plus de prévenir la propagation de la maladie dans l’organisme, ces anticorps naturels alertent d’autres parties du système immunitaire qui sont déjà présents avant même que le virus n’apparaisse. Cette caractéristique permet à l’animal de consacrer son énergie à sa croissance plutôt qu’à combattre les virus.

Pour ne rien gâcher de cette découverte, il semble que le rendement de ces poules possédant ce trait distinctif présentent une baisse de production très peu significative.

dimanche 13 décembre 2015

TAUREAUX EN BERNE


Grâce à l’interdiction du clonage des animaux d'élevage et de vente de bétail cloné votée en septembre dernier par le parlement européen, les taureaux des vieux pays ont encore de belles saillies en perspectives. En revanche, la situation de leurs congénères asiatiques risque d’être sensiblement moins réjouissante.

À la suite d’une entente de coentreprise entre la société de biotechnologie chinoise Boyalife et l'entreprise sud-coréenne Sooam Biotech BoyaLife, le consortium projette dès 2016 de concevoir 100 000 embryons de vaches annuellement dans un premier temps, puis un million de bovins de boucherie clonés dans un complexe futuriste basé près de la ville côtière de Tianjin.



 
Le centre de production en construction dans la ville portuaire de Tianjin abritera un laboratoire de clonage et une banque de gènes. Photo: Boyalife


Le principal objectif de ce projet est une production de masse de veaux afin de satisfaire la demande chinoise croissante. Au fil des dernières décennies, l’augmentation du niveau de vie de nombreux Chinois a engendré un engouement pour la viande bovine de qualité supérieure. Aux dires de Xu Xiaochun , directeur général de BoyaLife, «le bœuf cloné est la viande la plus savoureuse qu’il m’a été donné de déguster». Mais le consortium ne se contentera pas de produire des animaux de boucherie. Il viserait apparemment à sauver des espèces en voie de disparition. Cela permettrait-il de faire passer plus facilement la pilule aux mouvements de protection des animaux?



Quoi qu'il es soit, d’aucuns souhaiteront peut-être laisser les dirigeants de l’Empire du Milieu s’en régaler pendant un bon petit bout de temps avant de s'avancer vers le buffet chinois!



Sources :
Financial Times
The Guardian