En marge du Pork
Show tenu à Québec les 7 et 8 décembre dernier est ressorti un élément central,
l’information. Bien que ce ne soit pas nouveau, ce qui frappe c’est l’accent qui
est mis par tous les conférenciers et acteurs du domaine
sur l’importance grandissante de l’accès à une information fiable et précise en
tout temps. Que ce soit au niveau des données de production animale, des prix
du grain ou encore des tendances de consommation, elle est vitale pour la
survie des entreprises dans le contexte d’aujourd’hui.
Nous avons qu’à
penser aux récentes décisions de certaines de restauration de ne plus
s’approvisionner en viandes provenant d’animaux ayant reçu des antibiotiques.
Même si cette pratique est nouvelle et que pour l’instant elle n’a qu’un impact
limité sur les producteurs du Québec, à moyen terme elle va se répandre. Les
producteurs qui n’entreprennent pas les démarches dès maintenant auront de la
difficulté à s’y adapter au moment où cette pratique deviendra la norme. Il
sera peut-être même trop tard.
Le conférencier
Alexandre Tellier de la firme Imarklab a expliqué comment le commerce de détail
a dû s’adapter aux ventes en ligne. Il a cité des exemples d’entreprises qui
n’ont pas su le faire. L’industrie du taxi avec Uber, les détaillants tels
Jacob, Eatons, Future Shop sous la pression d’Amazon et d’Ebay. Bien qu’il
puisse s’agir d’un parallèle lointain avec l’élevage animalier pour le moment,
nul ne peut ignorer la vitesse de transmission de l’information et l’impact sur
les affaires. Avec ses exemples, nous pouvons très bien nous projeter dans 5 ou
10 ans où un consommateur pourra commander son épicerie en ligne, la faire
livrer à la maison, lire le code à barre de ses produits et pour la viande, en
connaître l’origine (antibiotiques utilisés, conditions d’élevage, nourriture
et valeur nutritive). Un producteur qui ne sera pas en mesure de fournir toutes
ces informations sera désavantagé par rapport à son concurrent.
Un autre
conférencier, Robert Desrosiers vétérinaire pour la firme Boehringer Ingelheim Canada ltée nous a entretenus des maladies émergentes chez les porcs. Des
affections qui pèsent comme une épée de Damoclès au-dessus de nos têtes. Il a
parlé de divers types de maladies et de leurs canaux de transmissions, par
contact direct et voies aériennes, entre autres. Il a présenté une carte de la
Rive-Sud du Saint-Laurent comportant de multiples sites d’élevages à des
distances de quelques kilomètres. Il a indiqué que cette méthode comportait des
avantages, mais ne prévenait pas nécessairement la contagion d’animaux.
Il est
crucial dans ce type d’élevage d’avoir des systèmes de contrôle permettant une
détection rapide des symptômes chez les animaux malades.
À l’opposé de ce type
d’élevage, il a cité une exploitation expérimentale à Ploufragan, en Bretagne,
l’endroit où l’on retrouve le plus grand nombre d’éleveurs porcins. Cette ferme
établie en 1979 compte 25 truies. Après 36 ans d'opération, il n’y a eu aucune mortalité et
les animaux ont testé négatifs à presque
tous les pathogènes porcins. Cette installation n’utilise aucun antibiotique et
emploi des filtres HEPA.
Il conclut en disant que l’industrie doit travailler collectivement pour réduire les risques de contagion et investir dans les systèmes d’information permettant de contrôler l’accès aux bâtiments aux personnes autorisées et recueillir l’information pour agir dès les premiers symptômes de maladies.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire