vendredi 14 août 2015

L'ARTILLERIE SCIENTIFIQUE



La FAO estime que la croissance économique mondiale entraînera une augmentation de la demande de protéines animales de 70 % d’ici à 2050. Rien d’étonnant, donc, à ce que l’élevage s’intensifie.

Ces changements dans la production de l’élevage ne se font toutefois pas sans une augmentation des risques d’apparition de nouveaux pathogènes.

Puisque la bonne santé des animaux est cruciale pour éradiquer la faim et que les maladies sont de plus en plus complexes, biologistes, médecins, informaticiens, mathématiciens et, physiciens font aujourd'hui front commun pour combattre ces nouvelles menaces.




Depuis l'invention du séquençage de l'ADN dans les années 1970, un nombre exponentiellement croissant de séquences de génomes sont disponibles, ce qui permet aux scientifiques de recourir à la technologie informatique pour étudier les données biologiques.


Ce champ de recherche multi-disciplinaire appellé la bio-informatique (lire l'article publié sur le site de la FAO) permet aux chercheurs de développer de nouveaux médicaments et d'élaborer des traitements ciblés.

Qu'on le veuille ou non, on ne pourra plus s'en passer.

mercredi 12 août 2015

LES COÛTS, COÛTE QUE COÛTE!



Le 29 juillet, Pilgrim’s Pride Corp. (Pilgrim) a dévoilé les résultats de son deuxième trimestre qui s'est terminé le 30 juin. Si les ventes ont connu une baisse de 6 %, les profits, eux, se sont accrus de 27 % par rapport à la même période de 2014. Les ventes ont atteint 2,05 milliards de dollars US et les profits, 241,5 millions de dollars US.


 
Cette augmentation importante de la profitabilité découle principalement de la réduction des coûts de production. Il semble bien que cette stratégie de contrôle des coûts soit, entre autres, attribuable à l’investissement dans des technologies nouvelles. 
  



Sans nécessairement que la compagnie ait spécifié d’élément en particulier, l’utilisation de nouvelles technologies est au cœur de cette stratégie de réduction de ses coûts, tout comme celle de sa société mère, JBS SA. Rappelons aussi son acquisition, le mois dernier, de Cargill Pork, le plus gros producteur de viandes au monde, pour 1,45 milliard de dollars US.

Pilgrim a également annoncé qu’elle procéderait au rachat de 150 millions de dollars US de son capital action. Au cours actuel, cela représente 3 % de ses actions en circulation. À 22 $, le cours de l’action est près de son niveau le plus bas de la dernière année, tout comme celui des autres producteurs de volailles américains. En dépit de facteurs défavorables, tels la force du dollar américain et des cas de grippe aviaire qui ont nui aux exportations, une telle annonce est habituellement interprétée comme un signe de confiance de la direction envers l’entreprise.


Le contexte américain est bien différent de celui du Canada, mais les récentes activités de Pilgrim illustrent une confiance à long terme de la demande en protéines et, en particulier, du poulet. Malgré les difficultés conjoncturelles, les entreprises qui investissent en améliorant leur rentabilité se positionnent avantageusement pour faire face à la concurrence.

Au Canada, les négociations dans le cadre du partenariat transpacifique (PTP) menacent le système de gestion de l’offre qui couvre les secteurs de la volaille, des œufs et du lait. L’industrie a beau refuser de faire des concessions, depuis l’échec des dernières rondes de négociations d’Hawaï, il est de plus en plus probable que le système actuel sera modifié afin de permettre la conclusion de l’accord. Les producteurs canadiens pourraient alors décider de suivre le mouvement de leurs compatriotes américains qui investissent massivement pour améliorer leur rentabilité et demeurer compétitif dans un marché plus ouvert.

LA MULTIPLICATION DES OEUFS



Il n’y a pas qu'en informatique que s’opèrent les révolutions en matière de production. Aux États-Unis, alors qu’un grand nombre de producteurs d'œufs parviennent à obtenir environ 360 œufs par poule, l’entreprise ISA Hendrix vise le chiffre magique de 500 œufs de qualité par poule. Et ce, d’ici 2020.


Pour y parvenir, l’entreprise met à profit les qualités génétiques des races Hisex, Bovans, Dekalb, Isa, Shaver et Babcock qu'elle continue d'améliorer par croisement.

Grâce à l'effet combiné de l'amélioration génétique, la gestion, la nutrition et la prévention des maladies, chaque poule pondeuse peut déjà donner de 8 à 10 œufs supplémentaire sur une base annuelle.

ISA Hendrix souhaite aussi allonger le cycle de ponte de ses troupeaux de poules. De 64 semaines qu'il était dans les années 1980, ce cycle pourrait atteindre 100 semaines au cours des cinq prochaines années. 
  

L'augmentation du nombre d’œufs produits par poule jumelé au remplacement moins fréquent des troupeaux de poules pondeuses se traduiront pas des revenus plus élevés pour les producteurs d'oeufs.

La récente étude du 39th North Caroline Random Sample publié par le NC State University rapporte des résultats prometteurs.

mardi 11 août 2015

LE BON ET LE MAUVAIS CHAMPIGNON


Le monde entier vient de se remémorer le 70e anniversaire des champignons nucléaires d’Hiroshima et Nagasaki. Ce que peu de gens savent, c’est qu’un éminent mycologue des États-Unis a mis la main sur un champignon aux effets infiniment plus bénéfiques pour l’humanité.

En plus de parvenir à neutraliser les insectes nuisibles à l'agriculture, son fameux eucaryote hétérotrophe pourrait rendre obsolètes les insecticides chimiques et les OGM.


Paul Stamets mise d’abord sur l’effet attractif du champignon pour appâter les insectes. Après avoir mordu à l’appât, les bestioles meurent en se transformant littéralement en champignon.

Une fourmi piégée est transformée en zombie par le champignon

Bien que l'on considère que moins de 5 % des espèces d’insectes sont nuisibles, ils sont responsables de pertes énormes en matière de récoltes, de bétail et d’habitations humaines, en plus de constituer des agents pathogènes dévastateurs sur la santé humaine.

Contrairement à la technique entièrement naturelle du champignon qui neutralise les insectes prédateurs, les pesticides chimiques ont des effets néfastes sur l’environnement.



Aux dires du docteur Stamets, le potentiel de son bio-insecticide serait applicable à plus de 200 000 espèces d'insectes et permettrait, à terme, de remplacer les actuels insecticides chimiques utilisés à travers le monde. 


Paul Stamets et un Fomitopsis officinalis



Le champignon «magique» peut être cultivé sur les céréales, le bois, les déchets agricoles ou autre matériau cellulosique. Sa matrice peut aussi être séchée, lyophilisée, refroidie et réactivée pour l'utilisation comme substance attractive et biopesticide.




Ça doit bourdonner chez Monsanto !

LA LAITUE DE FUJITSU



Cette semaine, les astronautes de la station spatiale internationale ont pu grignoter quelques feuilles d’une salade qui a poussé en microgravité dans leur potager de l’espace. Mais comme ce n’est pas demain que nous partirons en vol nolisé pour conquérir Mars, aussi bien garder les pieds sur terre et voir ce que nous réservent les technologies du Web 3.0 en agriculture. 

Microsoft et Fujitsu se sont associés pour ne produire rien de moins que de la… laitue hi-tech


Aux prises avec une usine de semi-conducteurs fermée, Fujitsu a choisi de mettre à profit les plus récentes avancées technologiques des deux géants de l’informatique. En jumelant le tableau de bord d’écomanagement et la plateforme IdO/M2M de Fujitsu avec le service infonuagique de Microsoft et les tablettes Windows, ils collectent une foule de données en temps réel et parviennent à contrôler toutes les variables (niveau de CO2, oxygène, température, luminosité, etc.) pour produire des laitues contenant 80 % moins de potassium. Le produit est destiné aux patients en dialyse et aux personnes souffrant de maladie rénale chronique.

Parions que les deux géants ne feront pas chou blanc!

dimanche 9 août 2015

DE LA VIANDE PLUS ÉCOLO

Le développement durable est devenu un impératif incontournable. Aussi, de plus en plus d’éleveurs cherchent à appliquer des pratiques qui concilient productivité et amélioration de l’environnement.

Des chercheurs américains ont établi qu'une meilleure gestion du bétail peut améliorer l'efficacité de la production et réduire l'impact environnemental de la production de viande. Ainsi, la modification de la gestion nutritionnelle, le sevrage précoce et le jumelage ont respectivement entraîné une réduction de 1,5 %, 8,5% et 9,2% de l'utilisation des terres, de l’eau et de la production de gaz à effet de serre (GES). 


Voici quelques unes des équations élaborées pour établir les frais d'alimentation (FC), la valeur de l'objectif de l'utilisation des terres (CVland), de l'utilisation de l'eau (CVh2o) et des émissions de gaz à effet de serre (CVghg)


Pour arriver à leurs conclusions, les éminents chercheurs ont fait de savants calculs mathématiques qu'ils ont récemment publiés dans le Journal of Animal Science. Il n'est pas superflu de noter que deux des quatre scientifiques qui ont réalisé cette étude sont des femmes bardées de diplômes en mathématiques appliquées, biologie des systèmes, économie agricole, sciences de l'environnement et des animaux. Elles ne sont pas nées de la dernière pluie!