lundi 16 mars 2015

LA RÉSISTANCE GRANDISSANTE


Le 26 février dernier, l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) a dévoilé son rapport sur l'évaluation des risques relatifs à la sécurité des aliments destinés à la consommation humaine ou animale au sein des pays membres de la communauté européenne.


On y apprend, entre autres, que les options de traitements contre les formes les plus communes de maladies d'origine alimentaire diminuent en raison de la résistance de plus en plus grande aux antimicrobiens courants. Heureusement, tous les clignotants ne sont pas au rouge. Lire les grandes lignes du rapport

LA VACHE À PUCE


Si Søren Sørensen, le premier chimiste à introduire le concept de pH en 1893  avait pu imaginer qu'un jour des chercheurs parviendraient à faire avaler un lecteur de pH à une vache laitière pour calibrer son alimentation, il aurait sauté de joie.

C'est l'exploit qui vient d'être réalisé à la ferme Trésy de Shipshaw, au Saguenay. L'équipe de chercheurs a installé un lecteur de pH dans une des vaches de cette ferme laitière, une première au Canada.



Cette puce qui va se loger dans un des estomacs de l'animal permet aux producteurs d'améliorer le potentiel des vaches laitières en les alimentant adéquatement. Le lecteur enregistre toutes les 10 minutes le taux de pH à l'intérieur de la vache, ce qui permet de connaître le taux d'acidité et de le modifier afin de permettre aux bactéries de digérer le fourrage et le concentré dans des conditions optimales.


Il est prévu qu'un deuxième lecteur sera installé à la ferme Trésy afin de pouvoir comparer les  résultats entre les données recueillies sur des animaux différents.

Visionner le reportage de Mélissa Savoie-Soulières sur les ondes de Radio-Canada.



EN ATTENDANT LE DON D'UBIQUITÉ


Le bien-être des animaux, qu’ils soient ou non destinés à la boucherie, est une préoccupation que nos producteurs ne prennent pas à la légère. En plus d’être inacceptables, les cas de maltraitance dont on entend occasionnellement parler créent un tort considérable à l’industrie.

En Grande Bretagne, un parlementaire de la Chambre des communes, préconise l’installation de caméras de surveillance dans tous les abattoirs du pays, une mesure qui, selon lui, serait peu onéreuse.


Les vétérinaires attitrés à cette surveillance ne pouvant être partout à la fois, il estime qu’ils ne sont pas en mesure d’exercer un contrôle suffisamment rigoureux des cas de maltraitance animale.

L’Honorable Henry Smith souligne qu’aucun des actes qui ont été rapportés dans les médias britanniques n’avait été détecté par les vétérinaires gouvernementaux. Il rappelle également qu’une majorité de supermarchés et de grossistes de l’alimentation réclament avec insistance l’implantation de cette mesure.

Selon un tout récent rapport publié par le Farm Animal Welfare Committee, l’installation de caméras de surveillance dans les abattoirs comporte plusieurs avantages, mais qu’il ne s’agit pas d’une panacée. La vidéosurveillance ne peut d’aucune façon remplacer les programmes d’inspection.

PÉDALE DOUCE SUR LES ANTIBIOS



Le 4 mars dernier, McDonald’s USA a annoncé une nouvelle politique d’approvisionnement de ses poulets. Ainsi, la chaîne de restauration rapide s’approvisionnera seulement en poulets élevés sans l’utilisation d’antibiotiques qualifiés «d’importants pour les humains ». Cette décision s’inscrit dans la nouvelle vision de l’entreprise relative à l’utilisation responsable des antibiotiques dans la nourriture destinée aux animaux (Global Vision for Antimicrobial Stewardship in Food Animals)


L'entreprise travaille depuis 2003 à la réduction de l’utilisation des antibiotiques dans les viandes qu’elle achète. Mais en abolissant ces types d’antibiotiques, la plus récente décision de l’entreprise va beaucoup plus loin. Les producteurs de volailles pourront toutefois continuer d’utiliser l’antibiotique ionophore, lequel permet aux poulets de demeurer en santé (l’ionophore n’est pas utilisé sur les humains).

McDonald’s travaille étroitement avec ses fournisseurs, tant auprès de leurs couvoirs que des éleveurs à forfait des grands intégrateurs pour établir des mécanismes de suivi et de traçabilité de la naissance jusqu'à l’abattoir.

Deux de ses plus importants fournisseurs de poulets, Tyson Foods Inc. et Keystone Foods, une unité de Marfrig Global Foods SA, doivent se conformer à cette nouvelle politique d’ici deux ans s’ils veulent conserver ce client d’importance.


La pression qu’exercent les consommateurs sur l’industrie de la restauration élève la course à la traçabilité d’un cran et les producteurs n’auront d’autre choix que de se doter des outils technologiques de pointe sur le marché pour leur permettre d’atteindre cet objectif.

dimanche 15 mars 2015

LE PLEIN DE LIN, SVP!


En un an, une vache en lactation produit des gaz à effet de serre équivalant à une voiture moyenne parcourant 20 000 km. Mais il suffit à peine de 700 grammes de graines de lin dans son alimentation quotidienne pour réduire de 10% sa production de méthane. Il s'agit d'une diminution importante.


Ce sont les acides gras Omega 3 contenues dans les graines de lin extrudées qui inhibent les microorganismes responsables de la production du méthane.

Mais le lin fait davantage. Ce supplément alimentaire accroît de 3% la production de lait.  Pour un troupeau de 50 vaches, cela représente un gain supplémentaire de 13 000$ par an.

Visionner le reportage de l’émission La semaine verte sur le sujet.

samedi 14 mars 2015

L'ARBRE À ENGRAIS


À long terme, les champs à perte de vue sont-ils voués à disparaître au profit de l’agroforesterie? En raison des impératifs économiques, environnementaux et climatiques, des spécialistes constatent que des arbres plantés au milieu des cultures ont de multiples avantages (visionner le reportage de TJ2).


Les arbres champêtres servent à la fois de brise-vent, de parasol, d’arrosoirs souterrains, de capteur de carbone et de fabrique d’humus. Un seul arbre peut produire 250 kilos de matière organique par an.

Outre ses feuilles, 40 % de ses racines se décomposent sous forme d’humus qui retient l’eau. Ce n’est pas négligeable quand on sait qu’à travers le monde, l’agriculture industrielle a fait passer le volume de l’humus des terres cultivées de 4 % en moyenne à 1,5 %. En plus de détruire les microorganismes indispensables à la génération du terreau, le labourage intensif provoque une érosion effrénée du sol (lire l'entrevue accordée par le président de l’Association française d’agroforesterie).

Grâce à ces arbres, fini l’achat d’engrais et, par le fait même, l’achat de la machinerie agricole nécessaire pour épandre ces produits et pour irriguer. 

Mais ce n’est pas tout. On a aussi constaté que par leur effet brise-vent, ces arbres permettent un gain de production entre 5 et 30 % dans les grandes cultures et les secteurs de maraîchage. De plus, leur impact de protecteur climatique peut faire doubler le tonnage des pommes dans les vergers! Sans parler que les oiseaux et les insectes qu’ils abritent font le « ménage » des parasites nuisibles. Et, pour ne rien gâcher, les agriculteurs peuvent aussi tirer un revenu non négligeable de ces arbres, même avant qu'ils n'arrivent à maturité.