dimanche 14 juin 2015

LE PIÈGE À INSECTES

Bon an, mal an, les agriculteurs américains voient les insectes nuisibles leur piquer 20 milliards de dollars de production, ce qui les force à répandre pour 5 milliards de billets verts en pesticides.

Toutes proportions gardées, la situation n’est guère plus reluisante au Canada. C’est pourquoi les laboratoires de la firme Semios bourdonnent pour perfectionner un piège à insectes électronique qui utilise les phéromones pour contrôler les populations d’insectes nuisibles.


Comme les phéromones constituent les produits antiparasitaires les plus dispendieux sur le marché, l’appareil développé évalue la quantité d’insectes cibles emprisonnés dans les dispositifs placés dans les champs et transmet les données en temps réel sur ordinateur ou un portable. Ces dispositifs de gestion de parasites de précision incluent des distributeurs de phéromones, des pièges automatisés, des humidimètres de sol ou des dispositifs d'humidité de feuille. Fort de ces données très précises, le producteur sera en mesure de gérer efficacement la quantité de phéromones utilisées.

Avec ces extraits de sécrétion perturbateurs d’accouplements, vous deviendrez très certainement la bête noire des bibites.

OH MY GOD! DES OGM!




Le mois dernier, le Réseau canadien d’action sur les biotechnologies (RCAB), en partenariat avec Vigilance OGM, a publié son 2e rapport sur les impacts environnementaux des cultures génétiquement modifiées (GM) au Canada et ailleurs dans le monde.

Après 20 ans, un bon nombre de cultures GM au pays sont dotées d’une tolérance aux herbicides et d’une résistance aux insectes. Or, le rapport nous apprend, entre autres, que l’utilisation de pesticides a augmenté de façon générale et a entraîné l’apparition de mauvaises herbes résistantes au glyphosate et leur prolifération.
 
De la même façon, certains insectes ont commencé à développer une résistance aux cultures, ce qui force les agriculteurs à recourir à l’application d’autres insecticides pour les contrôler.

Les cultures GM ont aussi exercé plusieurs impacts sur la biodiversité. Les cultures tolérant les herbicides réduisent la diversité des mauvaises herbes dans les champs et à proximité, ce qui réduit l’habitat et les sources de nourriture pour d’autres espèces importantes - entre autres, le monarque. Consulter le rapport

samedi 13 juin 2015

LES PLANTES À TRAIRE


Depuis que le monde est monde, l’humain n’a eu de cesse de trouver des applications ingénieuses aux plantes qui l’entoure. Des druides ont toujours transmis oralement leurs élixirs à la génération suivante. Hélas! aujourd’hui, on s’aperçoit que nombre de ces précieuses découvertes indigènes se sont perdues. Des  450 000 espèces végétales recensées sur la planète, seulement quelques milliers sont vraiment exploitées.

Plant Advances Technologies, une société de biotechnologies végétales française explore et perce les riches secrets des végétaux qui recèlent des actifs innovants et rares. Elle en stimule la production et valorise ces substances rares destinées, entre autres, au marché agrochimique.


 

À travers ses recherches en ingénierie métabolique, l’entreprise veut mieux comprendre le fonctionnement des végétaux dans le but d'optimiser leur utilisation dans un contexte industriel. Plant Advances Technologies entreprend la prospection d'espèces en fonction d'activités biologiques spécifiques. Elle est ainsi parvenue à créer une nouvelle génération d'extraits végétaux à haute valeur ajoutée.


Cliquer ICI pour visionner la courte vidéo sur le procédé de stimulation des plantes dont on veut récolter les molécules rares. 

LE GROS LUX




Au cours de leur vie, les porcs ont peu l’occasion d’aller

«
s’évacher» au soleil. Pourtant, il semble que ça leur ferait le plus grand bien.

Des chercheurs de l’Université de Bologne l’ont démontré en menant une étude sur l’effet de l’exposition à la lumière de ces bêtes destinées à la production du jambon de Parme.

 

Dans le cadre de cette expérience, 40 mâles castrés de 26 kilos ont été élevés selon les normes strictes donnant droit à l’appellation d’origine protégée du réputé jambon.

Un premier groupe de 20 bêtes a été soumis à l’exposition lumineuse minimale prescrite (40 lux pendant huit heures par jour), tandis que l’autre groupe a joui de 16 heures de cette même luminosité durant tout le cycle de production.

Au terme de leur étude, les chercheurs ont constaté que les porcs qui ont bénéficié d’une plus longue exposition à la lumière ont passé plus de temps à se reposer. Ils étaient significativement plus lourds et présentaient moins de pertes au cours du processus de salaison. Par ailleurs, aucune différence n'a été détectée en matière de qualité de la viande ou de la composition en acides gras de la graisse sous-cutanée. Comme quoi, l’oisiveté n’est pas nécessairement la mère de tous les vices!

LE PIS D'OR




Chez nos voisins du Sud, bien que le nombre de vaches a diminué d'environ 25 % au cours des 40 dernières années, la production de lait, elle, a augmenté de près de moitié. Ainsi, en 2014, une vache américaine a donné, en moyenne, 10,097 kilos de lait. Impressionnant, non?

Mais s’il y avait des olympiades bovines, les laitières de l’Oncle Sam ne brouteraient pas sur la première marche du  podium. Ce sont les vaches israéliennes qui raflent le Pis d’Or. Avec 11,292 kilos par vache, elles détiennent le record du monde de productivité de lait. Ça fait pas loin de trois tonnes par pis!


Le marché mondial des technologies agricoles dans le domaine laitier vaudrait près de 850 millions de dollars US par année. Les entreprises israéliennes qui exploitent souvent les compétences des travailleurs formés dans les secteurs militaires mettent toute la gomme sur le développement de systèmes de gestion pour suivre et améliorer la santé, la productivité, la génétique et la fertilité des ruminants. À preuve, en matière de recherche et développement, Israël investirait 4,3 % de son PIB, soit presque deux fois la moyenne de l'OCDE. Ça nous broute un peu l'herbe sous le pied!

jeudi 11 juin 2015

BRAS DE FER AU-DESSUS DU PACIFIQUE


Le partenariat transpacifique (PTP) est l’initiative commerciale à laquelle participe le Canada et 11 autres pays dont les États-Unis, le Mexique et le Japon. Ce partenariat vise à stimuler le commerce et les exportations des pays participants. Plusieurs secteurs devraient en bénéficier au Canada, mais certains dont les producteurs d’œufs, de poulet et de lait assujettis au système de gestion de l’offre craignent d’en ressentir des effets moins positifs. Les puissants membres du PTP que sont les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande font pression sur le Canada pour qu’il assouplisse son système de gestion de l’offre.



En dépit de pressions exercées pour conserver la gestion de l’offre par les producteurs couverts par ce système, le gouvernement pourrait n’avoir d’autres choix que de céder aux demandes des membres influant du PTP dans ces négociations. L’administration Obama concentre tous ses efforts à une conclusion rapide de cet accord allant même à l’encontre de l’aile plus gauchiste de son propre parti. Un de leurs arguments est que ce traité produira des gains nets d’emploi après un bilan mitigé de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) conclu au début des années 90 par l’administration Clinton.

Compte tenu des élections canadiennes d’octobre prochain, le gouvernement Harper ne voudra pas faire de vagues. Jusqu’aux élections, il ne pliera pas sur la question de la gestion de l’offre. Après celles-ci, peu importe le parti porté au pouvoir, la question devra être tranchée. Malgré le désir de conserver ce système, il risque d’être modifié.

La production des denrées couvertes par le système de gestion de l’offre est concentrée au Québec et en Ontario où on retrouve 70% de la production laitière et 60% de la production de poulets et d’œufs. Dans ce contexte, le poids politique de ces producteurs est moins important qu’il y a 10 ans en raison de la consolidation de l’industrie. Au Canada, on constate donc un affaiblissement de la base d’appui au système de gestion de l’offre.

Dans d’autres secteurs, on observe, au contraire, un appui important au partenariat PTP.  C’est le cas, par exemple, dans l’industrie du porc qui, en 2014, a réalisé près d’un milliard de dollars de ventes au Japon et qui les verraient progresser si un tel accord est conclu. Tant du côté américain que canadien, le débat est beaucoup plus politique qu’économique, car on n'a toujours pas abordé la question des retombées économiques du PTP.

Si le système de gestion de l’offre vient à être modifié substantiellement, les producteurs devront faire preuve d’ingéniosité pour survivre dans un marché de libre concurrence. L’automatisation et la consolidation s’accéléreront à l’image de l’industrie porcine canadienne ou de celle aux États-Unis. Heureusement, les percées technologiques en matière de contrôle d’élevage animalier des dernières années permettront à ceux qui en font le choix de survivre et de prospérer.