jeudi 11 juin 2015

BRAS DE FER AU-DESSUS DU PACIFIQUE


Le partenariat transpacifique (PTP) est l’initiative commerciale à laquelle participe le Canada et 11 autres pays dont les États-Unis, le Mexique et le Japon. Ce partenariat vise à stimuler le commerce et les exportations des pays participants. Plusieurs secteurs devraient en bénéficier au Canada, mais certains dont les producteurs d’œufs, de poulet et de lait assujettis au système de gestion de l’offre craignent d’en ressentir des effets moins positifs. Les puissants membres du PTP que sont les États-Unis, l’Australie et la Nouvelle-Zélande font pression sur le Canada pour qu’il assouplisse son système de gestion de l’offre.



En dépit de pressions exercées pour conserver la gestion de l’offre par les producteurs couverts par ce système, le gouvernement pourrait n’avoir d’autres choix que de céder aux demandes des membres influant du PTP dans ces négociations. L’administration Obama concentre tous ses efforts à une conclusion rapide de cet accord allant même à l’encontre de l’aile plus gauchiste de son propre parti. Un de leurs arguments est que ce traité produira des gains nets d’emploi après un bilan mitigé de l’accord de libre-échange nord-américain (ALENA) conclu au début des années 90 par l’administration Clinton.

Compte tenu des élections canadiennes d’octobre prochain, le gouvernement Harper ne voudra pas faire de vagues. Jusqu’aux élections, il ne pliera pas sur la question de la gestion de l’offre. Après celles-ci, peu importe le parti porté au pouvoir, la question devra être tranchée. Malgré le désir de conserver ce système, il risque d’être modifié.

La production des denrées couvertes par le système de gestion de l’offre est concentrée au Québec et en Ontario où on retrouve 70% de la production laitière et 60% de la production de poulets et d’œufs. Dans ce contexte, le poids politique de ces producteurs est moins important qu’il y a 10 ans en raison de la consolidation de l’industrie. Au Canada, on constate donc un affaiblissement de la base d’appui au système de gestion de l’offre.

Dans d’autres secteurs, on observe, au contraire, un appui important au partenariat PTP.  C’est le cas, par exemple, dans l’industrie du porc qui, en 2014, a réalisé près d’un milliard de dollars de ventes au Japon et qui les verraient progresser si un tel accord est conclu. Tant du côté américain que canadien, le débat est beaucoup plus politique qu’économique, car on n'a toujours pas abordé la question des retombées économiques du PTP.

Si le système de gestion de l’offre vient à être modifié substantiellement, les producteurs devront faire preuve d’ingéniosité pour survivre dans un marché de libre concurrence. L’automatisation et la consolidation s’accéléreront à l’image de l’industrie porcine canadienne ou de celle aux États-Unis. Heureusement, les percées technologiques en matière de contrôle d’élevage animalier des dernières années permettront à ceux qui en font le choix de survivre et de prospérer.

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