jeudi 11 décembre 2014

PORC QUÉBÉCOIS - LES MONTAGNES RUSSES



Troisième pays d'importance pour les exportations du porc québécois, la Russie a récemment décrété un embargo à la suite du bras de fer que se livre Vladimir Poutine et les chefs de file des pays occidentaux à propos de l’Ukraine. En l’espace de dix ans, les exportations québécoises de porc en Russie avaient fait un bond de plus de 1200%, dépassant les 343 millions de dollars. Mais ce commerce ne s’est pas fait sans soubresaut. 

 
Ce n’est pas la première fois que la Russie ferme ses portes à la viande canadienne. En 2008, en raison d’étiquettes canadiennes contrefaites, la Russie avait cessé ses importations. En 2009, c’est l’éclosion de la grippe H1N1 qui avait fermé le robinet de nos exportations. Puis, en 2012, l'utilisation de ractopamine, produit utilisé pour stimuler la production de viande maigre, avait à nouveau valu la fermeture des portes de notre viande au marché russe. Aujourd’hui, des producteurs qui, entre janvier et avril 2014, avaient repris l’exportation en Russie de plus de 54 000 tonnes de porcs sans ractopamine devront à nouveau penser à combler autrement ce marché pendant les 12 prochains mois et tenter de sauver les emplois liés à la transformation du porc.

Le président de l’Union des producteurs agricoles (UPA), Marcel Groleau est conscient que l’embargo créera un surplus de viande. Et les marchés vers lesquels devront se tourner les entreprises, comme celle d’Olymel de Vallée-Jonction, sont déjà légèrement saturés de porcs européens qui, eux-aussi, veulent écouler leurs produits à tout prix. L’impact pourrait même se faire sentir sur le prix du porc auprès des producteurs et du prix que les transformateurs obtiendront pour leurs produits.

L’embargo russe devrait se traduire par des pertes importantes, du moins pour les entreprises d’exportation. En août dernier, le Conseil des viandes du Canada a eu la confirmation que l’embargo s’appliquait dès son entrée en vigueur, de sorte que la viande déjà en direction de la Russie est aussi touchée. Selon le Conseil, 500 conteneurs de 23 000 kg chacun étaient toujours sur les navires ou entassés dans les ports. Au Port de Montréal, le coût de l’entreposage d’un conteneur réfrigéré peut se chiffrer 1 000 $ par jour.

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