lundi 13 juillet 2015

L'EFFET BOEUF DES CONSOLIDATIONS


Le 2 juillet dernier, JBS annonçait l’acquisition de Cargill Pork pour 1,45 milliard de dollars US. Rappelons que JBS, contrôlé par la famille brésilienne Batista, est le plus important producteur de viandes au monde.

Le géant sud-américain tient également les rênes de Pilgrim’s Pride, le deuxième producteur de poulet aux États-Unis. Avec l’acquisition des activités porcines de Cargill, JBS devient, du même coup, le second producteur de porc aux États-unis, derrière Smithfield Foods et devant Tyson Foods.



Cargill Pork génère des revenus annuels de 2,56 milliards de dollars US et JBS USA, 3,7 milliards pour des ventes combinées post-transaction de 6,3 milliards. Cette transaction est la réponse de la famille Batista aux échecs qui ont suivi leurs tentatives d'acquisition de Smithfield (acquis par WH Group) et d'Hillshire Brands (acquis par Tyson). Le mouvement de consolidation de l’industrie se poursuit et d’autres acquisitions sont à prévoir pour permettre aux grands joueurs de demeurer compétitifs.

Au Canada et au Québec, la réglementation et le système de gestion de l’offre dans le secteur de la volaille ralentissent cette consolidation. Par contre, les négociations dans le cadre du Partenariat Trans-Pacifique (PTP) pourraient changer les choses.

Certains membres influents du PTP — États-Unis, Australie et  Nouvelle-Zélande — font pression sur le Canada pour qu’il modifie son système de gestion de l’offre. Aux États-Unis, l’approbation récente du «fast-track legislation»  donne plus de pouvoir à l’administration Obama pour négocier l’accord lors de la rencontre qui se tiendra à Hawaï à la fin juillet.

Au moment où l’économie canadienne montre des signes de ralentissement, plusieurs autres secteurs croient qu’il est essentiel d’accéder à l’accord PTP, un marché de 800 millions d’habitants qui connaît la croissance la plus élevée au monde.

Advenant que de telles concessions soient accordées par le Canada pour permettre de conclure l’entente, les industries laitière, de la volaille et des œufs devront se consolider. Ils réaliseraient des économies d’échelles et se doteraient des dernières technologies de contrôle d’élevage animalier pour optimiser leur production et rentabiliser leurs investissements.

En plus des enjeux entourant le PTP et les plus récentes transactions, la croissance mondiale de la demande pour les protéines animales va nécessiter un accroissement de la production. Entre 2014 et 2024, l’OCDE prévoit une croissance de 12 % pour la viande bovine et porcine et de 24 % pour la viande de volaille. 
 
Cette demande accrue engendrera une nouvelle vague de consolidation et de croissance organique. Pour y faire face, les entreprises devront investir dans la construction de nouvelles installations à la fine pointe de la technologie. Cela permettra de maximiser la production tout en contrôlant judicieusement les coûts.

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